Le gouvernement de l’Ontario autorisant la police
Une organisation canadienne de défense des droits de la personne tire la sonnette d’alarme après que l’Ontario a discrètement donné aux services de police l’accès à une nouvelle base de données contenant le nom, la date de naissance et l’adresse de toute personne dans la province ayant obtenu un résultat positif à la COVID-19.
L’arrêté d’urgence, émis par le ministère de la Santé en avril, permet le partage des renseignements personnels des patients atteints de la COVID-19 avec la police, les pompiers et les ambulanciers paramédicaux.
Le gouvernement a indiqué que ces données fourniraient aux premiers répondants « les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail et assurer la sécurité des Ontariens ».
Dans une déclaration publiée sur leur compte Twitter, l’Association canadienne des libertés civiles (ACLC) a affirmé :
« Fournir des renseignements personnels de santé directement aux forces de l’ordre constitue une atteinte extraordinaire à la vie privée.
Une telle mesure ne devrait être prise que lorsqu’elle est clairement autorisée par la loi et absolument nécessaire compte tenu des circonstances particulières. »
L’avocate torontoise Abby Deshman, directrice du Programme de justice pénale à l’ACLC, a déclaré que la province
« doit être extrêmement claire sur l’usage prévu de ces informations, sur la raison pour laquelle elles sont nécessaires et sur la base légale qui le permet ».
Elle a indiqué à CTV News Toronto que les policiers recevraient des informations incomplètes puisque les tests sont limités, ajoutant :
« Il nous est difficile de voir comment la police utilisera ces informations pour se protéger ou protéger le public. »
Deshman a souligné que les renseignements de santé sont généralement « étroitement contrôlés et divulgués uniquement aux prestataires de soins » et s’est dite préoccupée par le fait qu’ils soient partagés avec les forces de l’ordre.
Les autorités précisent que la base de données ne sera plus accessible aux premiers répondants une fois l’état d’urgence levé, mais n’ont pas fourni davantage de détails.