Réflexions : les leçons tirées de 2020

Réflexions : les leçons tirées de 2020

Aller de l’avant avec détermination en 2021

Sans aucun doute, l’année 2020 a été incroyablement éprouvante pour tout le monde — une année que beaucoup préfèreraient oublier. Chacun a une histoire ou deux pour expliquer pourquoi 2020 ne mérite plus d’être mentionnée. La douloureuse vérité, toutefois, c’est que nous ne pouvons pas oublier 2020, tout comme nous nous souvenons encore des vexations racistes, des insultes et de la violence ouverte qui font partie de nos réalités quotidiennes.

Aussi terrible que 2020 ait été pour la plupart d’entre nous, tu conviendras avec moi que nous avons aussi tiré des leçons de vie importantes que nous voulons retenir et sur lesquelles nous appuyer, individuellement et collectivement.

Comme beaucoup, j’ai appris à être reconnaissant·e pour la vie elle-même, et pour le temps partagé en famille et en communauté. J’ai aussi appris la patience. Ceux qui me connaissent savent mon mantra : « La vie n’est pas une course. » 2020 nous a appris à être patients et à prendre la vie plus sereinement. Elle nous a appris à nous soucier des autres plus que jamais. Elle a aussi appris à certain·e·s d’entre nous à ralentir, à être minimalistes et à embrasser l’altruisme.

Je ne souhaite pas effacer tes souvenirs de la pandémie (qui est toujours là) ni des tensions raciales liées aux brutalités policières et aux meurtres de nos semblables. Non. Il serait dangereux de te suggérer d’oublier la douleur et la souffrance, les défis de santé mentale, la faim, et les vies et moyens de subsistance bouleversés. Ce sont des vérités douloureuses que nous partageons. J’ai moi-même eu des défis de santé, mais cela ne nous empêche pas de lutter et de viser l’excellence. Nous ne pouvons pas simplement souhaiter l’effacement de 2020 sans nous rappeler les bonnes leçons à suivre pour notre progrès individuel et collectif en 2021.

Questions de réflexion

  1. Comment rendre ces leçons utiles dans notre parcours collectif pour tracer une meilleure voie ?
  2. Comment utiliser ce que 2020 nous a appris pour recentrer nos énergies, nos mentalités et nos priorités ?
  3. En tant que communauté, quelles leçons de 2020 pouvons-nous transformer en « investissements » pour 2021 ?
  4. Comment 2020 a-t-elle redéfini ton sens de la communauté ? T’a-t-elle donné envie de t’impliquer davantage ?

Si tu n’as pas encore réfléchi à ces questions, tu n’es pas seul·e. Voici, plus précisément, quelques enseignements :

La vie est un don : La pandémie et tout ce que 2020 a apporté m’ont appris que la vie n’est qu’une aventure fugace. C’est un don qui peut disparaître à tout moment, sans avertissement. C’est un don qui n’est pas pour nous seuls, mais pour les autres. Autrement dit, le Donneur de vie veut que nous l’utilisions, tant que nous l’avons, pour servir autrui plutôt que nous-mêmes.

Ne t’y trompe pas : la pandémie demeure notre plus grand adversaire en 2021, par-dessus d’autres défis. Elle touche notre communauté de façon disproportionnée. Les chiffres sont parlants. À Ottawa seulement, les personnes noires — notre communauté — représentent 4 infections sur 10 alors que nous ne sommes qu’environ 7 % de la population. Merci de prendre cela au sérieux, vaccins ou pas.

Prends le vaccin quand ce sera ton tour. N’écoute pas les anti-vaccins qui s’opposent à chacun d’eux depuis leur invention. Souviens-toi : la vie est un don. Prends le vaccin contre la COVID-19 et mets ce don au service des autres.

Cela m’amène à une question plus grande que la vie : de quoi veux-tu qu’on se souvienne quand le Donneur de vie te rappellera ? Je sais que, pour la plupart d’entre vous, c’est des nombreuses vies que vous avez touchées. Des innombrables heures passées en coulisses, à tout donner, sans jamais compter le coût.

La communauté : Sans la communauté, nous sommes incomplet·e·s. La communauté change tout. C’est pourquoi nous devons réexaminer ce que « communauté » signifie pour nous, personnes noires partout — et au Canada en particulier.

Nous perdons souvent de vue l’essentiel et pensons davantage à nous-mêmes qu’à la communauté que nous sommes censés servir. Cette approche centrée sur soi nous fait paraître faibles, confus·es, méfiant·e·s et mesquin·e·s. En début d’année, réalignons nos priorités et concentrons-nous davantage sur le bien commun que sur nos intérêts paroissiaux. Implique-toi, sème de bonnes graines, prends-en soin et regarde-les pousser. La communauté, c’est toi et moi. Nous sommes la communauté.

Les problèmes partagés : En tant que communauté, nous sommes frappés par d’autres « pandémies » pour lesquelles nous devons développer des vaccins. Hélas, la grande société dont nous faisons partie n’a pas su les développer aussi vite que pour la COVID-19.

Nous avons encore des combats à mener, des conversations à tenir, la pauvreté à éradiquer, les inégalités de santé à corriger, le racisme et les systèmes d’oppression à démanteler. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas oublier 2020 dans son entier.

La priorité : Nous devons bien nous organiser, nous unir plus que jamais si nous voulons créer un meilleur endroit pour nos enfants et leurs enfants. Implique-toi dans la communauté. Parraine un·e élève du secondaire. Donne de ton temps, de ton talent et de tes ressources. Édifie les autres. Chacun·e enseigne à chacun·e.

Acquérir le véritable pouvoir : Quand nous nous unissons et nous renforçons socialement, émotionnellement, physiquement et économiquement, nous gagnons en pouvoir. C’est ce pouvoir dont nous avons besoin pour démanteler un système conçu pour élever une « race » au-dessus des autres.

Sans autonomisation économique, nous ne pouvons pas progresser de manière significative. Personne n’abandonne pouvoir et privilège sans lutte. Méfions-nous de « l’alliéisme performatif » — des gestes symboliques non suivis d’actions réelles. Par exemple, Justin Trudeau qui met un genou à terre lors d’une manifestation alors qu’il a le pouvoir de changer des politiques mais ne le fait pas.

Alors, comment obtenir ce pouvoir économique ? Cela commence par changer notre état d’esprit et par fixer correctement nos priorités. Le vrai pouvoir, c’est des gens + de l’argent.

Premièrement, unissons-nous, mobilisons-nous, élaborons des stratégies, fixons des priorités et partageons. Si une seule personne fait tout, l’impact restera limité. Rassemblons-nous. C’est une question de nombre.

Deuxièmement, la question de l’argent. Nous devons comprendre comment l’argent fonctionne. Enseigne-le à tes enfants. Dans la communauté noire, un dollar « reste » 6 heures. Dans la communauté juive, il « reste » 36 jours. Pour le faire circuler plus longtemps, nous avons besoin de plus d’entreprises appartenant à des personnes noires. Crée-en une. Ne compte pas uniquement sur un emploi 9-à-5. Bâtis quelque chose à transmettre — le transfert de patrimoine intergénérationnel (IWT).

Quand nous aurons du pouvoir, nous pourrons boycotter l’économie blanche. On nous écoutera lorsque nous détiendrons un pouvoir économique. Leur économie a toujours reposé sur notre travail.

L’engagement pour la nouvelle année : Engage-toi pour quelque chose de plus grand que toi. Sois stratégique. Implique-toi. Nous avons besoin de leaders engagés et tournés vers l’avenir. Grandissons ensemble et veillons les un·e·s sur les autres.

2021 marque le début d’une nouvelle décennie. Quelques proverbes africains à garder en tête : « Ne soyez pas des crabes dans un panier. » Abandonnons l’attitude « pull-him/her-down (PHD) ». « Si tu veux aller vite, marche seul. Si tu veux aller loin, marche avec les autres. »

Bonne année !

Votre serviteur en chef,
Hector Addison

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